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Mon parcours universitaire et professionnel

Je vous ai beaucoup parlé de mes blessures et de mes traumatismes mais je ne vous ai jamais parlé de mon parcours universitaire et professionnel.

J’ai un bac+5 en sciences humaines et sociales. Je suis une passionnée de lecture depuis mon plus jeune âge et, d'une manière ou d'une autre, l'être humain m'a toujours fascinée. Déjà au baccalauréat, j'avais choisi une option sciences humaines et j'avais obtenu un 18/20 dans cette matière. L'avenir était tracé.


J'ai ensuite fréquenté les universités de Metz, de Nantes et de Strasbourg et j'ai étudié en long, large et travers la psychologie, la philosophie, la sociologie, l'ethnologie et l'anthropologie.


Mon mémoire de maîtrise portait sur la sociologie du corps et je n'avais qu'une idée en tête en arrivant à l'université de Strasbourg : Réaliser ce mémoire avec David Le Breton, dont j'étais une fan absolue à l'époque. Ce fut chose faite, mes notes et appréciations furent excellentes et je suis passée sans aucune difficulté en ce qu'on appelait, à l'époque, DEA. J'avais comme objectif d'aller jusqu'au doctorat et j'étais encouragée par mes professeurs.


Sauf qu'au cours de cette 5ème année d'université, j'ai commencé à ressentir l'appel du terrain.

Je voulais sortir des livres et des théories pour aider.


J'avais fait une spécialité “sociologie de la prison” et j'ai donc tenté le concours de conseiller pénitentiaire d'insertion et de probation.


Ce concours est accessible avec un diplôme de niveau bac+3, mais dans les faits la plupart des candidats ont un diplôme de niveau bac+5 orienté en droit. La sélection est plutôt rude.


Qu'à cela ne tienne, j’obtins tout de même, et dès la première fois, ce concours malgré le fait que je venais de filière de sciences humaines. C'est le seul et unique concours que j'ai passé de toute ma vie.

Puis, je suis partie pour 2 ans de formation dans le sud-ouest de la France, à Agen, à l'école nationale de l'administration pénitentiaire et ses années figurent parmi les plus belles de ma vie.


J'ai mis les pieds pour la première fois en prison à l'âge de 26 ans. Le premier détenu qui passa devant moi fût…..Francis Heaulme…(J'en profite pour rappeler ici que 90 % des détenus ne sont pas incarcérés pour des crimes).


Pendant des années, j'ai apporté mon aide et mon avis aux juges et aux magistrats afin d’éclairer leur prise de décision judiciaire. Je rédigeais des rapports pour qu'ils puissent rendre une décision favorable ou défavorable aux aménagements de peine et aux permissions de sortie que les détenus sollicitaient.

En parallèle, j'accompagnais les détenus dès leur arrivée en prison et j'essayais de les emmener sur un chemin de réinsertion. Le but était d'éviter une future récidive.


J'ai été très appréciée par certains magistrats et par certains de mes supérieurs hiérarchiques. Et par d'autres, bien moins. J'ai toujours gardé MA ligne de conduite, MES valeurs et l'humain était ma priorité. En général, et dans tous les domaines de ma vie, on m'a aimée ou…détestée.


La suite, vous la connaissez. Après 20 ans de service, et suite au décès de mon père, j'ai ressenti un autre appel : Celui de mon âme, celui de la médiumnité, celui de la spiritualité et, comme je ne fais jamais les choses à moitié, j'ai quitté un emploi stable et sécure de la fonction publique afin de vous accompagner. Cet appel était plus fort que tout. Plus fort que mes doutes et mes peurs, plus fort que la peur de manquer, plus fort que la peur de ne pas être à la hauteur.


Aujourd'hui, j'exerce un métier où les études et les diplômes sont inutiles.

Mais je sais qu’accompagner les autres en prison m’a préparée à ce que je fais aujourd'hui.


Et comme me l'avait dit un jour un gradé du personnel de surveillance, “si tu n'utilises pas ton intuition en prison, t'es mort”. C'est le meilleur conseil que je n'ai jamais reçu dans ce milieu et je n'ai eu de cesse de l'appliquer. Tout me préparait déjà à la suite de ma destinée 😊.


Si je ne parle pas souvent de mon parcours, c'est parce qu’il a souvent posé problème auprès de certains de mes compagnons ou de mes supérieurs hiérarchiques qui n’acceptaient pas que j'avais fréquenté plus longtemps qu'eux les bancs de l'école alors que pour moi, cela était insignifiant et que notre valeur est ailleurs.

Et puis, pour ma famille, travailler en prison était une honte et gagner un salaire français l'était encore plus (j'habite à la frontière du Luxembourg, où les salaires sont bien plus avantageux).


Mais j'ai envie de vous écrire quelque chose aujourd'hui, quelque chose que je n’écris pas souvent : Je suis fière de mon parcours. Oui, très fière!

Et il était temps!


Et toi, est-ce que tu es suffisamment fier de ton parcours, quel qu'il soit?


Diana


 
 
 

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