top of page
Rechercher

Les victimes de viol ou d'agression sexuelle peuvent se taire longtemps

On entend souvent ces phrases suspicieuses au sujet d’une personne qui se dit victime d'un viol ou d'une agression sexuelle : “Pourquoi a-t-elle attendu si longtemps avant de parler et de dénoncer les faits? Si elle avait vraiment été violée ou agressée, elle aurait déposé plainte tout de suite ou dès sa majorité (si les faits concernent un mineur)”.


Ces propos me font toujours bondir!

Ils me font bondir parce qu’un tel discours montre une méconnaissance totale de ce genre de traumatismes.

Bien souvent, la victime se tait pendant des années, des décennies ou à jamais et c'est pourquoi les délais de prescription en France sont si longs en cas de viol ou d'agression sexuelle.


Pour rappel, la loi de 2024 prévoit que si la victime est mineure au moment des faits :

-elle a DIX ANS pour déposer plainte pour une agression sexuelle et VINGT ANS en cas d’atteinte sexuelle aggravée (commise par plusieurs personnes ou par un ascendant).

-elle a TRENTE ANS pour déposer plainte pour un viol.


À NOTER : Si le viol a été commis sur une personne mineure, le délai de prescription débute à la majorité. Ainsi, si une personne a été violée avant ses 10 ans, par exemple, elle a 30 ans pour porter plainte à compter de ses 18 ans.


Si le viol a été commis sur une personne adulte, la victime a VINGT ANS à compter de la date des faits pour déposer plainte.


Si les délais de prescription sont aussi longs, c'est bien parce que les victimes ne parlent pas toujours tout de suite.


Ce qui les empêche souvent d'agir rapidement, c'est :


La honte.


La peur des répercussions ou de ne pas être crue par l'entourage ou la justice.


La culpabilité (“je n'aurais pas dû aller le voir, je n'aurais pas dû m'habiller comme ça, je n'aurais pas dû boire, c'est de ma faute”).


La protection d'un proche (il peut être très difficile de dénoncer son propre père ou son frère).


L'AMNÉSIE TRAUMATIQUE totale ou partielle : la victime ne se souvient plus de ce qu'elle a vécu. C'est un mécanisme normal et incontrôlable du cerveau qui se met en mode survie afin de protéger la victime. Les souvenirs de ce viol ou de cette agression sont trop durs à supporter et ils pourraient conduire à un suicide si la victime s'en souvenait.


LA MINIMISATION, LA NÉGATION, ou LE DÉNI : Là encore, il s'agit de réactions incontrôlables et normales mises en place par le cerveau pour préserver la victime. Il est plus facile pour elle de s'en sortir en se racontant une histoire qui n'est pas conforme à la réalité car la réalité pourrait la tuer.


C'est ce que j'ai fait pendant 26 ans.

Pendant 26 ans, afin de me protéger, mon cerveau a mis en place des stratégies qui m'ont amenée à percevoir la réalité autrement que ce qu'elle était.

Lorsque j'ai été capable de mettre le mot viol sur ce que j'avais vécu, le délai de prescription était dépassé de 6 ans.

Ouvrir les yeux sur la réalité a été d'une violence inouïe pour moi, j'ai cru y rester.

Et à ce jour persiste toujours une amnésie partielle qui me protège.


Il est triste de constater que la société en général ne comprend toujours pas les réactions des victimes de viol ou d’agression sexuelle.


Faites circuler cette publication, si vous le souhaitez.

Merci.

Il est temps que les choses bougent.


Très bonne journée,


Diana 🌸

Accompagnement Renaître de ses cendres après un viol,du Féminin blessé au Féminin sacré,

1h30/90e, ou plus pour ceux qui le peuvent (1h d'accompagnement et 30 minutes de soin énergétique).

Une ou plusieurs séances peuvent être nécessaires.

Plus d'infos :


 
 
 

Posts récents

Voir tout
MON MODE DE VIE

Je vis avec peu de moyens et je ne sais pas de quoi sera fait demain. Je me maquille de moins en moins et mes habits et bouquins sont...

 
 
 

Comentarios


bottom of page