Jusqu'il y a peu de temps, je ne voulais pas entendre parler de médiumnité et j'ignorais complètement que je suis passeuse d'âme. Et pourtant, mes lieux de vacances et de visites auraient dû me mettre la puce à l'oreille. J'étais irrésistiblement attirée et guidée vers des lieux qui ne ressemblent pas franchement au Club Med.
Dès que j'ai pu choisir des vacances sans mes parents, j'ai ainsi commencé à écumer les cimetières de Paris et ses catacombes (vous savez, ces souterrains où sont entassés des milliers d'ossements humains) ou encore les plages du Débarquement et leurs cimetières américains et allemands (il me tenait à cœur de ne pas faire de différences entre les morts, peu importe leur camp). Je me suis rendue également plusieurs fois à Oradour-sur-Glane (village où les habitants ont été massacrés pendant la seconde guerre mondiale), à un camp d'extermination et d'expérimentation en Alsace et sur les champs de bataille de la première guerre mondiale.
J'ai choisi, comme première destination à l'étranger, Pompéi en Italie. Officiellement, j'allais visiter cette ville romaine magnifiquement préservée grâce à l'éruption du Vésuve. Officieusement, je pense que j'y ai rencontré beaucoup d'âmes souffrantes (les habitants de Pompéi sont décédés en moins de 17 minutes suite à l'éruption de ce volcan).
Pendant 10 ans, chaque année, je suis partie dans un village sur une presqu'île où il y a eu un nombre gigantesque de naufrages (je ne l'ai appris qu'au bout de la sixième année, à une exposition). Chaque jour, je m'asseyais au bord de la mer sur des rochers, face au deuxième courant marin le plus dangereux au monde, et j'ignorais qu'au fond de l'eau gisaient des centaines d'épaves et que des naufragés désespérés et apeurés avaient dû tenter d'atteindre, sans espoir, ces rochers sur lesquels je me reposais.
Il y a 4 ans, je suis partie seule avec mes filles en Angleterre. J'avais choisi comme lieu de résidence des anciens manoirs et de vieilles abbayes. Le soir venu, ma fille aînée et moi redoutions de quitter nos chambres....L'atmosphère des lieux était un peu pesante... La journée, nous visitions.....de magnifiques cimetières et les demeures d'écrivaines célèbres du 19 ème siècle. C'est ainsi que je me suis retrouvée devant le lit de mort d'Émily Brontë (auteure du livre "Les Hauts de Hurlevent" que j'ai dû lire 18 fois ; j'ai toujours été subjuguée par le passage où Heathcliff déterre le cadavre de Catherine pour s'allonger à ses côtés).
Le dénominateur commun de mes vacances (pas toujours très reposantes)? LA MORT. J'étais téléguidée, comme une funambule inconsciente, vers certains endroits. J'ai appris depuis que la simple présence d'un passeur d'âme pourrait aider des âmes en détresse, même si celui-ci ignore qui il est.
L'idée me traverse parfois l'esprit que je n'ai absolument RIEN CHOISI et que j'ai été envoyée là où on avait besoin de moi.
Et je me prends alors à rêver de vacances pendant lesquelles je ne travaillerais pas...
Diana Becker

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